Tout commence au salon de Paris en 1988, c'est là qu'est présenté pour la première fois au public le nouveau coupé Volkswagen !
Son arrivée sur le marché à l'époque a trois objectifs :
- Remplacer le coupé Scirocco vieillissant
- Reconquérir le marché du coupé sportif monopolisé par les constructeurs nippons en proposant un "vrai" coupé
sport allemand
- Profiter de la baisse du marché des petites sportives telles les GTi pour faire valoir son savoir faire d’innovations techniques
La conception du coupé Corrado est de style 2+2 soit deux places avant et deux (petites) places à l'arrière. La carrosserie est à hayon, ce qui permet d'avoir un coffre aux dimensions généreuses pour ce type de véhicule, la banquette arrière étant rabattable 2/3 1/3.
Les designers de chez VW se sont donc "lâchés" en proposant tout d'abord une ligne trapue digne d'une super-car avec sa face avant agressive à souhaits et sa proue légèrement relevée surmontée d'un becquet arrière discrètement intégré qui se relève automatiquement à 120 km/h et réduit jusqu’à 64% l’effet de portance sur l’essieu arrière.L'aérodynamique soignée permet d'ailleurs au coupé Corrado G60 d'afficher un Cx de 0,32.
Dans les détails, les plus fins observateurs auront noté les balais d’essuie-glace logés sous le capot moteur, tandis que les nouvelles poignées de portes ne comportent ni bouton, ni manette. Les larges portes donnent accès à un univers qui ne dépaysera pas l’habitué des modèles frappés du logo VW. C’est sobre, noir et gris foncé, mais bien fini avec des plastiques de qualité inspirés de ceux de la Golf 2.
A noter que le coupé est basé sur le châssis de la deuxième génération de Golf, tout en utilisant le train arrière de la 3e génération de Passat.
comme on peut le voir sur ces documents la réalisation fût fastidieuse...
Concernant la motorisation,
les techniciens de VW vont retenir le moteur éprouvé et robuste de la Golf 1 GTI 1800 développant 112 ch. Grâce au compresseur G60 à commande mécanique, ce « cœur de GTI » bande ses muscles avec une nouvelle puissance de 160 ch à 5 600 tr/mn ! La culasse a dû subir un traitement thermique supplémentaire et le joint de culasse a été renforcé. D’autre part, les axes de pistons ont été consolidés et rallongés, le boulonnage de bielles renforcé. En raison des températures très élevées qu’elles ont à supporter, les soupapes d’échappement sont refroidies au sodium et les soupapes d’admission blindées.
En revanche, VW reste fidèle à la boîte manuelle à cinq rapports à commande par câbles.
L'histoire du compresseur G ou à spirales débute au XXe siècle, inventé dans son principe en 1905 par le français Léon Creux, et breveté aux États-Unis le 3 octobre de la même année. À l'époque il était techniquement impossible de le construire. C'est au milieu des années 1980 que Volkswagen décide de donner sa chance au compresseur G sur les modèles Polo G40 phase 2, et les Polo G40 phase 3, Corrado G60 et Golf II G60 et Rallye et Passat G60.
Le qualificatif G provient de la forme particulière du compresseur et des spirales qui rappelle cette lettre, quant au 40 ou 60, ils informent sur la largeur de la spirale. En réalité le G60 devrait se nommer G59.5, puisque la spirale ne mesure que 59,5 mm de large (au lieu de 60).
Notre cher coupé est tout d'abord produit en version G60 mais cela, uniquement pendant 3 petites années.
Le Corrado G60 a vite été effacé par le Corrado VR6, plus sonore et nettement plus performant et noble. Le G60 a toujours manqué d’aura, très critiqué par la presse en son temps en raison de performances plutôt banales au regard de la puissance revendiquée et d’une absence de sensation, le tout cumulé à un bel appétit en carburant. Fausse bonne idée ?... Toujours est-il qu’en trouver un aujourd’hui n’est pas si simple à partir du moment où vous êtes exigeant : pas de tuning et un entretien suivi. Le plus dur est là justement, c’est d’en trouver un « full stock » et entretenu. C’est d’autant moins simple que le compresseur G60 est souvent réputé fragile car mal entretenu et que la pièce est hors de prix à remplacer (environ 1500 euros de pièce seulement).
Lors de sa sortie en 1988, le Corrado G60 (unique motorisation alors proposée) était proposé en France à un tarif proche des 200 000 F.
(soit environs 30000 €)
Des modèles de puissance inférieure, sans compresseur, sont venus par la suite compléter la gamme par le bas pour rendre le tarif plus attractif.
@sylvanosaure et VWSam59